Le point sur le Canada rural - mai 2025: A nous de choisir : croissance ou fausses promesses pour les communautés rurales?
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Le Canada rural ne peut pas être relégué au second plan dans la grande vision de croissance économique du pays
Le mois dernier, les Canadiens ont élu un nouveau gouvernement fédéral doté d'un mandat ambitieux : bâtir « une économie forte qui profite à tous ». Dans sa lettre de mandat aux ministres, le premier ministre Mark Carney présente des plans ambitieux visant à redéfinir la place du Canada dans un monde en mutation, abordant tous les enjeux, de l'instabilité géopolitique aux gains de productivité grâce à l'intelligence artificielle, en passant par les investissements massifs dans les infrastructures.
Et pourtant, dans cette réinvention audacieuse de l'avenir du Canada, il y a une omission flagrante : le Canada rural.
Nulle part dans la liste des sept priorités fondamentales – qui vont de la diversification des échanges commerciaux à l'accessibilité au logement et à l'immigration – le Canada rural n'est directement mentionné. Cela n'a pas non plus été mentionné dans le discours du trône prononcé par le roi Charles plus tôt cette semaine.
Cette absence est préoccupante, non seulement parce que les communautés rurales sont essentielles à notre identité nationale, mais aussi parce qu'elles sont au cœur même des défis que le gouvernement s'est engagé à relever.
Comme le souligne clairement le Rapport sur le Tableau de bord 2025 de la Coalition pour un avenir meilleur, le Canada rural est fondamental pour notre résilience économique et sociale. Il « fournit des denrées alimentaires, de l'énergie et des minéraux essentiels dont nous avons besoin ici et dans le monde entier ». Il ne s'agit pas là de préoccupations secondaires, mais bien d'enjeux qui sont au cœur de la sécurité nationale, de la politique climatique et de la compétitivité mondiale.
C'est également dans les régions rurales du Canada que doit être construite une grande partie des infrastructures prévues par le gouvernement : corridors énergétiques, chaînes d'approvisionnement en minéraux essentiels et solutions de logement durable. C'est là que les stratégies d'immigration doivent s'ancrer dans des communautés réelles, et pas seulement dans les centres urbains. C'est là que les métiers spécialisés doivent être encouragés et que l'intelligence artificielle peut être mise à profit pour améliorer la prestation de services dans de vastes régions.
Le Groupe pour la promotion de la prospérité rurale a exhorté les décideurs politiques et le secteur privé à adopter une perspective rurale dans toutes leurs décisions. Il ne s'agit pas d'une simple réflexion après coup ou d'une case à cocher dans une liste régionale, mais d'un impératif stratégique. Que vous travailliez à Bay Street ou dans le domaine de la connectivité haut débit, vous avez tout intérêt à ce que les régions rurales prospèrent.
Le gouvernement déclare que « les enjeux auxquels le Canada est confronté ne sont pas négligeables, mais nous pouvons les relever avec vigueur et en préconisant une approche constructive ». Cela doit inclure la reconnaissance des communautés rurales non seulement comme bénéficiaires des politiques, mais aussi comme des bâtisseurs actifs de l'avenir du pays.
La possibilité de relier les priorités rurales aux priorités nationales n'est pas seulement une bonne politique, c'est une bonne stratégie. Si le Canada veut bâtir « une économie forte profitable pour tous », il doit commencer là où cette économie est enracinée : dans les régions rurales du Canada.
ACTUALITÉS POLCAN
Le gouvernement Carney tiendra-t-il ses promesses électorales envers les communautés rurales et éloignées?
Le premier ministre Mark Carney se lève pour la première fois à la Chambre des communes en tant que député élu. CAPTURE D'ÉCRAN CPAC
Les habitants des communautés rurales et éloignées adopteront une attitude très prudente et attentiste à l'heure où le premier ministre Mark Carney impose son empreinte sur le gouvernement fédéral et précise comment il entend atteindre son objectif de lancer une nouvelle ère de croissance économique pour les Canadiens.
Pendant la campagne électorale, Carney a fait des promesses représentant des centaines de millions $ visant à revitaliser les conditions économiques et sociales dans les petites communautés et les zones rurales du pays.
Il se décrit comme un leader pragmatique et axé sur les résultats et s'est montré disposé à s'écarter des politiques du gouvernement Trudeau. La taxe carbone sur la consommation, mesure phare des libéraux, a été abandonnée, ce qui permettra aux agriculteurs d'économiser plus de 100 millions $ par an, et M. Carney s'est déclaré ouvert à la création d'un corridor énergétique et à l'exploitation conventionnelle du pétrole et du gaz. Il a rejeté le projet de l'ancienne ministre des Finances, Chrystia Freeland, d'augmenter le montant des gains en capital soumis à l'impôt sur le revenu et a fait de la réduction des impôts pour la classe moyenne sa première priorité.
Le premier ministre a également exprimé sa volonté d'écouter plus attentivement les voix provenant de l'extérieur des grands centres urbains du pays. Il a nommé le député nouvellement élu de la Saskatchewan, Buckley Belanger, au poste de secrétaire d'État au Développement rural et a organisé pour la première fois une réunion des premiers ministres en Saskatchewan le 2 juin.
Les défis et les problèmes auxquels sont confrontées les régions rurales et éloignées du Canada devraient être entendus par le cabinet annoncé par M. Carney le 13 mai. Outre M. Belanger, le cabinet libéral comprend le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, Heath MacDonald, la ministre de la Gestion des urgences et de la Résilience communautaire, Eleanor Olszewski, la ministre des Affaires du Nord et de l'Arctique, Rebecca Chartrand, et la ministre des Transports et du Commerce intérieur, Chrystia Freeland.
Une économie
Un des premiers tests pour le nouveau gouvernement sera sa capacité à tenir l'une des promesses phares de Carney, à savoir réduire rapidement les barrières commerciales interprovinciales qui ont historiquement faussé et affaibli l'économie nationale.
Le coût de ces obstacles étant estimé à 1,7 milliard $ par an pour le secteur agricole, les agriculteurs sont parmi ceux qui ont le plus à gagner si cette restructuration promise du commerce interprovincial est couronnée de succès.
Le Conseil consultatif sur les politiques de la Fédération de l'agriculture de l'Ontario a identifié trois obstacles au commerce qui sont les plus préoccupants :
La réglementation du transport routier et du transport en général
Les restrictions sur la vente de viande inspectée par les provinces
Le manque de mobilité interprovinciale des travailleurs qualifiés et des professionnels agréés
Au-delà de la question prioritaire de la création d'une économie canadienne unique, la campagne électorale des libéraux a également reconnu l'importance du Canada rural en proposant une plateforme détaillée comprenant un large éventail d'initiatives et de programmes de soutien. Ces promesses impliquent des engagements financiers importants et des changements significatifs dans l'approche du gouvernement fédéral.
M. Carney s'est également engagé à fournir un soutien financier aux entreprises touchées par les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump, tout en élaborant une nouvelle relation économique et sécuritaire avec les États-Unis. Parallèlement, son gouvernement vise à modifier en profondeur la dépendance des exportateurs canadiens à l'égard du marché américain en diversifiant les échanges commerciaux vers l'Europe et le Pacifique.
Un optimisme prudent
La question principale est de savoir si le nouveau gouvernement sera en mesure de tenir ses promesses. Les libéraux ne disposent pas de la majorité à la Chambre des communes et Carney doit faire face à des demandes considérables – augmentation des dépenses de défense, aide aux industries touchées par les droits de douane, projets d'infrastructure nationale indispensables – et à un déficit de 46,8 milliards $. Mais certains Canadiens semblent prudemment optimistes quant aux perspectives d'amélioration sous le nouveau gouvernement fédéral.
Un récent sondage de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante indique que la confiance des petites entreprises regagne lentement le terrain perdu après avoir atteint des niveaux historiquement bas en mars. « Maintenant que les élections fédérales sont terminées, il pourrait y avoir des orientations plus claires et un leadership renouvelé sur les tarifs douaniers et d'autres enjeux fédéraux, ce qui, combiné à une certaine désescalade de la guerre commerciale, pourrait expliquer en partie pourquoi le sentiment des petites entreprises tend à nouveau vers la bonne direction », a déclaré Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche à la FCEI. « Cependant, il ne s'agit là que des prémices timides d'une reprise. »
Anne McLellan, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur, brandit le tableau de bord de la Coalition, à gauche. Lisa Raitt, coprésidente de la Coalition, en compagnie des membres du conseil consultatif Paul Genest et Carolyn Wilkins. PHOTO DE LA COALITION POUR UN AVENIR MEILLEUR
Les communautés rurales du Canada sont essentielles pour renforcer la résilience économique : panélistes à l'événement organisé par la Coalition pour un avenir meilleur
PAR CLARA SILCOFF
L'économie canadienne est « en décalage » et « le développement des communautés rurales du Canada est essentiel pour renforcer notre résilience », selon le dernier rapport de la Coalition pour un avenir meilleur.
Les communautés rurales « fournissent des denrées alimentaires, de l'énergie et des minéraux essentiels dont nous avons besoin ici et partout dans le monde. Le message est clair. Le Canada doit changer de cap », souligne une vidéo présentée lors de l'événement de présentation du Rapport sur le Tableau de bord, le 22 mai dernier.
Carolyn Wilkins, membre externe du comité de politique financière de la Banque d'Angleterre et chercheuse principale à Princeton, a déclaré que l'investissement est essentiel pour la connectivité rurale et le développement d'une chaîne d'approvisionnement de bout en bout.
« Nous savons que l'investissement est vraiment le moteur de la croissance, et qu'il est le moteur de notre avenir. C'est ce qui nous donne le type de connectivité que recherchent les habitants des zones rurales. Il nous procure notre chaîne d'approvisionnement de bout en bout et les infrastructures qui permettent aux projets d'avancer », a-t-elle déclaré.
Anne McLellan, coprésidente de la Coalition, a identifié l'intégration comme la clé de la croissance économique canadienne. « Si vous voulez bâtir une économie canadienne, vous devez vraiment mobiliser tous les acteurs clés et les amener à agir dans la même direction », a-t-elle déclaré.
Mme McLellan a ajouté que les projets doivent être viables sur le plan financier et acceptés socialement par les communautés, qu'elles soient autochtones ou rurales.
Alex Ciappara, économiste en chef à l'Association des banquiers canadiens, a indiqué qu'il pensait que créer une nouvelle croissance au Canada signifiait « construire de grandes infrastructures permettant aux projets d'offrir nos bons services et d'amener nos citoyens vers les marchés du XXIe siècle ». Il a établi un lien entre cela et la mise en place d'un « réseau à haut débit fiable pour les habitants des zones rurales et semi-rurales ».
M. Ciappara a également suggéré d'améliorer la sécurité énergétique conventionnelle tout en augmentant la capacité des énergies renouvelables et en soutenant les projets miniers essentiels.
Lisa Stilborn, vice-présidente des affaires publiques de l'Association canadienne des carburants, a souligné l'importance de la collaboration.
« La seule façon de débloquer les investissements inclusifs dont nous parlons pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés actuellement est de concerter l'est et l'ouest, les communautés rurales et urbaines, les gouvernements, les industries et les communautés autochtones », a-t-elle fait valoir.
Mme Stilborn a indiqué que le secteur de l'énergie était un « partenaire naturel » des entreprises agricoles et forestières. « Nous travaillons ensemble », a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté que l'Association canadienne des carburants avait créé 10 000 emplois à travers le Canada, dont la plupart dans des communautés rurales. « Avec un cadre politique approprié, je pense vraiment que nous pouvons créer beaucoup plus d'emplois », a-t-elle fait valoir.
Todd Klink, vice-président exécutif du marketing et des affaires publiques chez Farm Credit Canada, a souligné que l'industrie agricole, qui est liée à de nombreux secteurs, a une occasion unique de relever les défis actuels.
« Nous sommes présents partout au pays, dans les zones urbaines et rurales, à l'est et à l'ouest. Il s'agit de collaboration. Il s'agit de se rassembler et de réfléchir à certaines industries fondamentales comme l'agriculture et l'alimentation, qui emploient beaucoup de Canadiens », a-t-il exprimé.
QUESTIONS-RÉPONSES
Les Producteurs de grains du Canada réclament des mesures dans les domaines du commerce, des infrastructures et de l'innovation pour assurer la prospérité des régions rurales
Kyle Larkin, directeur général de Producteurs de grains du Canada.
À l'heure où le Canada doit faire face à une demande mondiale croissante en denrées alimentaires et en produits agricoles durables, les défis et les opportunités auxquels est confronté le secteur céréalier sont plus urgents que jamais.
« Les producteurs de céréales sont le pilier des régions rurales du Canada », déclare Kyle Larkin, directeur général des Producteurs de grains du Canada. « Quand les producteurs de céréales sont rentables et prospères, les communautés rurales prospèrent. »
Selon M. Larkin, les 70 000 producteurs de céréales du Canada jouent un rôle essentiel dans l'économie nationale et les communautés rurales, mais le Canada prend du retard en matière de compétitivité mondiale. Dans cette interview accordée à Le point sur le Canada rural, M. Larkin partage ses réflexions sur l'incertitude commerciale, les lacunes en matière d'infrastructures et la nécessité d'un soutien politique ciblé pour assurer la prospérité du secteur et des régions rurales du Canada.
L'entrevue a été adaptée pour des raisons de longueur et de clarté.
RR : Quels sont vos plus grands défis à l'heure actuelle?
KL : Le Canada prend du retard en tant qu'exportateur agroalimentaire sur la scène mondiale. D'autres pays rattrapent leur retard, et cela s'explique par plusieurs raisons. Je les résume en trois points.
Le premier concerne la recherche, le développement et l'innovation ici au Canada. Auparavant, nous investissions beaucoup plus, tant dans le secteur public que privé, dans l'innovation en matière de sélection végétale, qui consiste à développer des cultures présentant de meilleures caractéristiques pour diverses raisons, qu'il s'agisse de la résistance à la sécheresse ou de l'augmentation du rendement. La recherche et le développement sont extrêmement importants pour le secteur céréalier et les céréaliculteurs. Du côté public, par exemple, nous avons constaté une diminution des investissements d'Agriculture et Agroalimentaire Canada. Il faut donc que cela reprenne. Nous avons également constaté une baisse des investissements du secteur privé en raison du retard pris par le secteur public. Le secteur public, le gouvernement, a la possibilité de susciter et d'attirer ces investissements privés au Canada.
Le deuxième point est celui des infrastructures et des transports. En matière de transport, nous avons deux grandes compagnies ferroviaires, CN et CP, qui agissent de manière très monopolistique. Cela pose de grands défis à nos chaînes d'approvisionnement. Ainsi, par exemple, les producteurs de céréales qui vivent dans l'ouest, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, dépendent à plus de 90 % du transport ferroviaire pour acheminer leurs céréales de leur ferme au marché, qui peut se trouver au Canada ou ailleurs dans le monde.
Ils sont donc très dépendants de ces deux compagnies ferroviaires. La prestation de leurs services a été difficile d'une année à l'autre, et elle l'est certainement depuis janvier de cette année. À cela s'ajoutent nos problèmes d'infrastructures. Plus de 50 % des céréales que nous produisons au Canada transitent par le port de Vancouver. La plupart des infrastructures ont été construites dans les années 40, 50 et 60. Elles ont besoin d'être rénovées de toute urgence. Le port de Vancouver serait du même avis. C'est donc un autre silo qui nécessite notre attention.
Enfin, le troisième point est le commerce, qui consiste à la fois à développer nos marchés actuels et à diversifier nos échanges commerciaux. Nos deux principaux marchés sont les États-Unis et la Chine. Nous avons donc évidemment rencontré des difficultés récemment avec ces deux pays. La Chine impose actuellement des droits de douane de 100 % sur la farine de canola, l'huile de canola et les pois, pour lesquels nous exportons habituellement plus de 8 milliards $ de céréales et de produits céréaliers.
Quant aux États-Unis, nous exportons plus de 17 milliards $ de céréales et de produits céréaliers. Ils sont de loin notre premier partenaire commercial. Ils représentent plus du double de notre deuxième partenaire commercial, la Chine, et l'incertitude qui règne dans ce pays a eu un impact considérable sur les prix que les agriculteurs obtiennent pour leurs récoltes. Ainsi, lorsqu'ils vendent leur blé, leur canola ou leur orge, quels que soient les produits, nous constatons une baisse des prix. Les marges ont réduit les revenus des agriculteurs.
Le deuxième élément est la diversification des échanges commerciaux. L'Asie-Pacifique et l'Indo-Pacifique sont des marchés énormes pour le secteur. Nous demandons depuis des années au gouvernement d'ouvrir un bureau dans la région Asie-Pacifique, à l'instar du ministère américain de l'Agriculture. Il y a environ trois ou quatre ans, ils ont ouvert le Bureau de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la région indopacifique (IPAAO) à Manille, aux Philippines. Il y a donc désormais une équipe dédiée sur le terrain dont le rôle principal est de développer ces marchés et le commerce dans la région Asie-Pacifique. Le problème est que nous n'avons qu'un seul bureau, alors que le ministère américain de l'Agriculture a des bureaux dans tous ces pays depuis des décennies. La région indopacifique est un marché en pleine croissance. Il y a là une grande opportunité.
RR : Et quels sont les défis à court terme?
KL : À court terme, il y en a trois : relancer les relations commerciales avec les États-Unis et la Chine, trouver une solution législative permanente à la taxe carbone sur les activités agricoles et revenir définitivement sur l'augmentation de l'impôt sur les gains en capital. Ce sont les trois choses que nous attendons dans les premières semaines de la session parlementaire.
RR : Comment les producteurs de céréales ont-ils été touchés par la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis?
KL : Un agriculteur du Manitoba cultive de l'avoine, qui est ensuite expédiée vers quatre ou cinq États américains, où elle est achetée par une entreprise comme Quaker Oats, puis transformée en Cheerios et réexpédiée au Canada. Les chaînes d'approvisionnement intégrées sont extrêmement importantes. Mais l'incertitude massive liée aux droits de douane a eu un impact considérable sur les prix des matières premières. Les agriculteurs voient leurs coûts de production augmenter – engrais, semences, pesticides – tandis que les prix de leurs récoltes baissent. Leurs marges sont fortement réduites. Plus de 90 % des exploitations agricoles au Canada sont des exploitations familiales. Lorsque les mauvaises années se succèdent, c'est là que l'on commence à perdre des exploitations agricoles.
RR : Comment cela affecte-t-il les régions rurales du Canada?
KL : Les exploitations céréalières sont le pilier du Canada rural. Lorsque vous traversez une communauté rurale, vous voyez des champs de blé, de soja, de maïs. Les agriculteurs investissent massivement dans leurs communautés, qu'il s'agisse d'achats d'équipement, d'entreprises agricoles locales ou de création d'emplois, et ils s'impliquent dans la vie politique. Ils sont une source non seulement d'avantages économiques aux communautés, mais aussi d'avantages politiques, et enfin, je dirais qu'ils procurent des avantages culturels. Beaucoup de ces agriculteurs sont des agriculteurs de sixième ou septième génération qui vivent dans leur communauté depuis la création de leur canton rural.
RR : Quelles politiques peuvent et doivent être mises en place pour garantir la prospérité du secteur?
KL : Un des outils qui s'est avéré utile est le « transfert interréseaux élargi », qui a obligé le CN et le CP à se faire concurrence. Ce projet pilote a pris fin en mars 2025. Le programme libéral s'est engagé à le prolonger de trois ans, et nous aimerions que cette mesure soit mise en œuvre. Nous devons également envisager d'augmenter les fonds consacrés à la recherche et d'encourager les investissements privés des acteurs mondiaux.
RR : Quelles sont, selon vous, les opportunités qui s'offrent aux producteurs de céréales en termes de croissance économique et de prospérité?
KL : Lorsque les producteurs de céréales prospèrent, les communautés rurales prospèrent. Nous avons besoin que le gouvernement adopte une perspective rurale ou une perspective des producteurs de céréales dans toutes ses décisions. La taxe sur le carbone est un exemple où cela n'a pas été le cas.
Ainsi, si vous remplissiez votre moissonneuse-batteuse avec du diesel, par exemple, vous n'étiez pas soumis à la taxe sur le carbone. C'était une bonne chose, mais la taxe sur le carbone continue d'être appliquée au gaz naturel et au propane, qui sont utilisés pour le séchage des céréales, un processus essentiel. Après avoir récolté vos céréales, vous devez vous assurer de les sécher afin que leur taux d'humidité ne soit pas trop élevé, sinon elles risquent de se détériorer. Les séchoirs à céréales fonctionnent au propane ou au gaz naturel. C'est le seul carburant que les gens peuvent utiliser, et ils devaient donc payer la taxe carbone, car cette perspective rurale n'était malheureusement pas prise en compte.
Nous avons dû nous battre pendant des années pour obtenir l'exemption du gaz naturel et du propane pour les activités agricoles. C'est un exemple qui montre qu'il faut adopter une approche adaptée à certains de ces enjeux, mais là encore, les possibilités sont énormes. Il existe d'énormes possibilités non seulement pour les producteurs de céréales d'être plus rentables, mais aussi pour la croissance de l'économie canadienne.
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PROFIL
Le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, Heath MacDonald, en compagnie d'employés de La Ferme Gillette Inc. à Embrun et de la députée libérale nouvellement élue, Giovanna Mingarelli. PHOTO FACEBOOK
Le ministre de l'Agriculture Heath MacDonald souligne l'importance de consulter et de tenir compte de la perspective agricole dans toutes les décisions gouvernementales
Le député de l'Île-du-Prince-Édouard Heath MacDonald, choix-surprise comme nouveau ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, affirme comprendre l'importance de prendre en compte la perspective rurale dans toutes les décisions prises par le gouvernement fédéral.
« Il faut travailler en étroite collaboration avec les autres ministères et leurs ministres afin de s'assurer qu'ils comprennent bien que les décisions qu'ils prennent peuvent avoir des répercussions sur l'agriculture dans tout le pays », a-t-il déclaré à la télévision de CBC après que le premier ministre Mark Carney ait dévoilé la composition de son cabinet le 13 mai. « C'est mon travail de veiller à ce que notre voix soit entendue au cabinet, et c'est ce que j'ai l'intention de faire. »
M. MacDonald, 59 ans, dont le mot préféré au Parlement est « agriculteur », indique également qu'il reconnaît l'importance de réduire le fardeau réglementaire et la bureaucratie qui pèsent sur les producteurs agricoles et de les aider à trouver de nouveaux marchés pour leurs produits.
En réponse aux plaintes de longue date des agriculteurs, les libéraux ont clairement indiqué qu'ils souhaitent que l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire et l'Agence canadienne d'inspection des aliments élargissent leurs critères afin d'équilibrer les préoccupations en matière de santé et de sécurité avec l'importance de la sécurité alimentaire et le coût des denrées alimentaires.
« À l'heure actuelle, ces organismes importants n'examinent leurs mandats respectifs que sous l'angle de la santé et de la sécurité », indique sans ambages le programme électoral des libéraux.
Le gouvernement doit rapidement s'attaquer à ces questions réglementaires, estime M. MacDonald : « La bureaucratie est la bureaucratie, mais nous devons l'accélérer. Notre pays traverse une période sans précédent, nous devons donc tous nous serrer les coudes et travailler dans la même direction. »
M. MacDonald, qui siège à l'important comité ministériel « Bâtir un Canada fort », a également déclaré qu'il était essentiel que le gouvernement tienne sa promesse d'accroître l'indépendance du Canada vis-à-vis des États-Unis en aidant à développer d'autres marchés étrangers pour les exportations agricoles et alimentaires du Canada, qui totalisent actuellement près de 100 milliards $ par an. Il a ajouté que le gouvernement devait respecter son engagement de réduire les barrières commerciales interprovinciales, ce qui serait très bénéfique pour les agriculteurs.
Résumant ces objectifs, M. MacDonald affirme que : « Nous devons diversifier nos échanges commerciaux le plus rapidement possible. Nous devons alléger le fardeau réglementaire qui pèse sur les industries et les secteurs concernés et continuer à investir dans l'innovation et la technologie. Nous devons nous atteler à ces tâches sans tarder afin de rester compétitifs sur le marché mondial. »
Conformément à l'engagement des libéraux de Carney à mieux écouter tous les Canadiens – un objectif incarné par la décision du premier ministre d'organiser une réunion des premiers ministres en Saskatchewan le 2 juin –, M. MacDonald se dit déterminé à passer plus de temps à l'extérieur d'Ottawa pour consulter les acteurs du secteur agricole.
« Je pourrais rester ici à lire des dossiers toute la journée, mais pour être tout à fait honnête, j'ai hâte de sortir d'Ottawa pour rencontrer certains de ces agriculteurs et ces ministres provinciaux, afin de m'assurer qu'ils comprennent qui je suis, ce qui me motive et ce que je peux apporter à leur réussite », a-t-il déclaré.
Le nouveau ministre a reconnu avoir été surpris d'être nommé au Cabinet. « Dans ce milieu, on ne sait jamais où l'on va atterrir », dit-il. Beaucoup dans le secteur agricole s'attendaient à ce que le poste revienne à Kody Blois, le député très apprécié de la Nouvelle-Écosse qui avait déjà occupé le poste de ministre de l'Agriculture. Certains ont exprimé leur déception que M. Blois ait été écarté, mais on a généralement estimé que ce choix reflétait la volonté de M. Carney de voir toutes les provinces représentées au sein du cabinet.
Réélu dans la circonscription de Malpeque, M. MacDonald est le seul représentant de la province de l'Île-du-Prince-Édouard au cabinet de M. Carney. Le portefeuille de l'agriculture était auparavant détenu par l'ancien député de l'Île-du-Prince-Édouard Lawrence MacAulay, d'abord de 2015 à 2019, puis de 2023 à mars de cette année.
Avant d'être élu député en 2021, M. MacDonald occupait le poste de ministre des Finances à l'Assemblée législative de l'Île-du-Prince-Édouard. Il a laissé entendre que cette expérience pourrait lui être utile dans ses nouvelles fonctions. « Cela me permet de mieux comprendre les ressources financières nécessaires au progrès de la communauté agricole et de m'exprimer librement sur certains sujets dont d'autres ne sont peut-être pas conscients », a-t-il déclaré.
ARTICLE D'OPINION
Réduire les barrières commerciales dans le Canada atlantique
PAR LE SÉNATEUR PERCY DOWNE
Enfin, les droits de péage interprovinciaux exorbitants sur les ponts et les traversiers seront réduits dans le Canada atlantique, en particulier à l'Île-du-Prince-Édouard, ce qui contribuera grandement à la croissance de notre économie régionale.
Dix ans après que Justin Trudeau ait annoncé qu'il supprimerait les droits de péage sur le pont Champlain à Montréal, renversant ainsi complètement la politique nationale d'utilisation payante des infrastructures fédérales, et huit ans après avoir promis, en réponse à une question directe sur le péage du pont de la Confédération vers l'Île-du-Prince-Édouard, qu'il « examinerait les mesures à prendre pour que les gens puissent se déplacer librement, efficacement et ouvertement à travers le pays à un coût modique », les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard et du Canada atlantique bénéficient enfin d'un allègement financier.
Le premier ministre Mark Carney a immédiatement reconnu l'injustice régionale que représentent les péages élevés dans le Canada atlantique, tout comme le chef de l'opposition Pierre Poilievre. Dans leurs programmes respectifs, tous deux ont abordé le fardeau que représente le péage de 50,25 $ sur le pont de la Confédération. Le premier ministre Carney s'est également engagé à réduire « de plus de moitié » les tarifs pour les passagers utilisant le traversier de Wood Islands (actuellement 91 $ pour un véhicule de particulier), le service Marine Atlantic reliant le Cap-Breton à Terre-Neuve-et-Labrador (qui peut coûter jusqu'à près de 500 $ pour un aller-retour) et le service de traversier entre Souris et les Îles-de-la-Madeleine (là encore, 220 $ pour un aller-retour en voiture particulière).
Malheureusement, au cours de la dernière décennie, les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard ont collectivement payé des millions $ en péages injustes. De nombreux insulaires m'ont fait part de l'impact des péages sur le budget de leur famille, en particulier ceux qui ont dû se rendre hors de la province pour des soins médicaux, comme les parents d'enfants malades, où l'un des parents restait avec son enfant tandis que l'autre faisait l'aller-retour, ce qui lui coûtait plusieurs centaines de dollars en péages.
J'ai également entendu à maintes reprises que les péages faisaient augmenter les prix pour les consommateurs et les entreprises de l'Île-du-Prince-Édouard. Par exemple, en 2018, un exportateur a dépensé 66 000 $ en péages pour acheminer ses produits vers le marché, des frais que son homologue du Nouveau-Brunswick, qui est aussi son concurrent, n'avait pas à payer.
Cette réduction contribuera à alléger le coût de la vie de tous les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard et à réduire les dépenses de nos visiteurs estivaux. Tous les Canadiens de l'Atlantique bénéficieront de la réduction des coûts de transport des personnes et des marchandises dans la région.
Les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard ne bénéficient d'aucun traitement spécial, mais seulement de résultats attendus depuis longtemps. La réduction des péages pour le pont de la Confédération, ouvert toute l'année, et le traversier saisonnier de Wood Islands, dans l'est de l'Île-du-Prince-Édouard, signifie toujours que la subvention fédérale annuelle destinée à soutenir ces infrastructures essentielles restera inférieure à l'aide accordée par le gouvernement fédéral au pont Champlain à Montréal.
Étant donné que le pont Champlain, dont la construction a coûté plus de 4 milliards $, et le pont de la Confédération, qui a coûté 1 milliard $, appartiennent tous deux au gouvernement fédéral, les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard se demandent depuis longtemps pourquoi cette double norme, qui fait que certains Canadiens bénéficient d'un pont gratuit tandis que d'autres doivent payer 50,25 $ pour le traverser, n'est pas corrigée.
D'une part, lorsque la question a été soulevée pour la première fois, trop de gens sont restés les bras croisés au lieu de se joindre aux revendications. Comparez la réaction de l'Île-du-Prince-Édouard à ce qui s'est passé au Québec : le gouvernement provincial a demandé au gouvernement fédéral de remplacer le pont Champlain vieillissant à Montréal et a accepté que des péages soient nécessaires pour financer le nouveau pont. C'est à cette condition, et à cette condition seule, que le nouveau pont Champlain a été construit.
Les gouvernements du Canada et du Québec ont convenu de la nécessité d'un péage pour couvrir les coûts de construction, comme cela avait été le cas pour le pont Champlain original, qui a été soumis à un péage depuis son ouverture en 1962 jusqu'en 1990, date à laquelle il a finalement été remboursé.
Cette politique d'utilisation payante des infrastructures de transport fédérales était la norme au Canada.
Puis, le gouvernement du Québec a changé d'avis et a demandé que le péage ne soit pas imposé sur le pont. Le maire de Montréal s'est joint aux voix, ainsi que de nombreuses autres personnes et groupes. Et au milieu de la campagne électorale de 2015, Justin Trudeau a annoncé qu'il ferait une exception pour Montréal et éliminerait le péage.
Le Québec a parlé d'une seule voix et a obtenu le résultat qu'il voulait.
Aujourd'hui, à l'Île-du-Prince-Édouard, même si la plupart des habitants reconnaissaient que nous étions exploités et traités comme des Canadiens de seconde zone, trop nombreux étaient ceux qui restaient silencieux. L'attitude défaitiste d'une petite minorité a été résumée de manière succincte dans une lettre ouverte publiée dans le journal The Guardian en 2017, qui déclarait : « Oubliez la lutte contre les péages... Concentrez-vous sur ce qui est possible, pas sur l'impossible. »
Ce manque d'unité, comparé à celui du Québec, a ralenti les progrès en matière de réduction des péages. Mais même un progrès lent est un progrès. La première victoire a été le gel des péages sur les ponts en 2020, éliminant ainsi les augmentations annuelles basées sur l'inflation. La deuxième est la réduction prochaine des péages des ponts et des traversiers – à 20 $ pour le pont de la Confédération et « d'au moins la moitié » pour le traversier de Wood Islands (actuellement 91 $ pour un véhicule de tourisme) – mais ce montant n'est pas gravé dans le roc ; après tout, le gouvernement fédéral subventionne toujours le pont Champlain à un niveau beaucoup plus élevé. Il reste donc la troisième étape : les efforts visant à réduire davantage les péages à l'avenir.
À l'heure actuelle, les habitants de l'île ont remporté une double victoire, qui profite à la fois à l'est et à l'ouest de l'île. En effet, si la réduction des péages sur le pont de la Confédération est importante, l'engagement de maintenir le traversier de Wood Islands l'est tout autant. Ce service de traversier saisonnier est vital pour l'économie de l'est de l'Île-du-Prince-Édouard, car il permet d'accéder directement à la Nouvelle-Écosse pour le commerce et le tourisme entre les deux provinces. De plus, il constitue une solution de secours importante au cas où le pont de la Confédération deviendrait un jour inutilisable.
Les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard obtiennent enfin le résultat qu'ils réclamaient. La leçon ultime de la dernière décennie est la valeur de la solidarité dans la poursuite de nos objectifs provinciaux et régionaux.
Percy Downe est sénateur de Charlottetown.
AU CAS OÙ VOUS L'AURIEZ MANQUÉ
Poilievre met en place un Conseil sur la croissance économique chargé de recommander une nouvelle stratégie économique
Le chef conservateur Pierre Poilievre a annoncé la création d'un Conseil sur la croissance économique du chef afin d'étudier l'économie et de préparer un rapport sur la manière dont le gouvernement peut tirer parti de tout le potentiel du pays.
Le Conseil sera présidé par le député Greg McLean et coprésidé par le député Gaétan Malette et l'ancien député Rick Perkins.
M. MacLean, ancien gestionnaire de placements qui représente Calgary-Centre depuis 2019, s'est réjoui de cette nomination. « Le Canada a connu une croissance économique faible, une baisse de la productivité, une augmentation du coût de la vie et une baisse des revenus réels des travailleurs. Les gens en paient le prix, car les salaires ne suivent pas le rythme des dépenses, laissant toute une génération incapable de se loger ou même de subvenir à ses besoins fondamentaux comme l'alimentation », a-t-il écrit sur Facebook. « C'est l'occasion pour moi de présenter un plan pour une meilleure approche. »
Perkins, un homme d'affaires et membre influent du Parti conservateur, était considéré comme l'un des conseillers de Poilievre. Le chef du parti l'avait nommé porte-parole du parti pour l'innovation, la science et l'industrie en 2022. Perkins a perdu son siège en Nouvelle-Écosse lors des élections.
Malette est le premier député élu dans la nouvelle circonscription de Kapuskasing-Timmins-Mushkegowuk, une version élargie de celle de Timmins-James Bay, détenue pendant deux décennies par Charlie Angus, du NPD, qui a quitté la politique l'année dernière. Malette s'appuiera sur ses 45 années d'expérience dans les secteurs de la foresterie, de l'agriculture et de l'exploitation minière pour exercer ses fonctions au Conseil.
Le Conseil mènera de larges consultations et recueillera des données, des commentaires et des informations auprès des entreprises, des organismes syndicaux, des organismes sans but lucratif, des analystes politiques, des travailleurs du savoir, des innovateurs et d'autres intervenants, ont déclaré les conservateurs.
Les membres du Conseil seront choisis dans tous les secteurs et toutes les régions et comprendront des entrepreneurs, des chefs d'entreprise, des dirigeants syndicaux, des innovateurs, des inventeurs, des leaders du savoir, des leaders autochtones et des leaders travaillant dans le secteur à but non lucratif.
Les objectifs sont d'étudier comment créer :
Un pouvoir d'achat plus important grâce à des revenus qui augmentent plus rapidement que les prix, afin que les Canadiens bénéficient d'un meilleur niveau de vie.
Une croissance plus forte pour financer une défense et des frontières plus solides et de meilleurs programmes sociaux.
Le Conseil préparera un rapport complet présentant ses conclusions et ses recommandations politiques à M. Poilievre. Ce rapport sera également discuté au Parlement et pourrait être déposé. Une présentation de ses principales conclusions est prévue lors du congrès national du Parti conservateur en 2026, a indiqué le parti.
Une politique rurale efficace est essentielle à la sécurité, à la stabilité et à la souveraineté du Canada
Le Canada doit de toute urgence remédier au sous-investissement dans les régions rurales afin de préserver la sécurité nationale, la cohésion sociale et la résilience économique dans un contexte de crises multiples, écrit S. Ashleigh Weeden dans Policy Options.
Cet éditorial souligne que « bon nombre des plus grandes menaces pour notre souveraineté, notre sécurité et notre stabilité, mais aussi des opportunités pour les soutenir, se trouvent dans les régions rurales et éloignées ». Pourtant, les infrastructures rurales restent négligées et les communautés sont souvent traitées comme des « banques de ressources », dont les bénéfices profitent à d'autres régions. L'accès à Internet, aux soins de santé et à l'eau potable reste aléatoire, malgré des promesses politiques de longue date. Les tensions récentes avec les États-Unis et les menaces telles que l'utilisation abusive potentielle des données canadiennes sur la santé et l'agriculture soulignent la nécessité de renforcer la protection des zones rurales.
M. Weeden met en garde : « Votre code postal ne devrait pas déterminer votre qualité de vie. » Selon lui, le déclin rural n'est pas le résultat de la mondialisation, mais de la négligence politique. Le Canada a besoin d'une stratégie nationale sérieuse qui renforce les régions rurales, lutte contre le « ressentiment rural » et reconnaît l'interdépendance entre les populations urbaines et rurales afin de protéger l'avenir du pays.
Plan stratégique pour la main-d'œuvre agroalimentaire en cours d'élaboration
Les secteurs de l'agriculture et de la transformation alimentaire du Canada sont essentiels à l'économie, mais ils font face à des défis croissants, notamment la pénurie de main-d'œuvre, le vieillissement de la population active et les perturbations mondiales. Pour relever ces défis, le Conseil canadien des ressources humaines en agriculture et ses partenaires élaborent un plan stratégique national pour la main-d'œuvre (PSNM) visant à renforcer la résilience du secteur grâce à la technologie, à des pratiques inclusives en matière de ressources humaines et à une planification collaborative de la main-d'œuvre. Bien que chaque province ait des enjeux uniques en matière de main-d'œuvre, le PSNM favorise la collaboration à l'échelle nationale afin d'assurer la viabilité à long terme du secteur agroalimentaire.
La moitié des Québécois n'ont pas accès à des services de premiers secours dans leur communauté : rapport
La moitié de la population du Québec vit dans des communautés qui ne disposent d'aucun service de premiers secours, selon un nouveau rapport du vérificateur général, a rapporté la Presse canadienne. Ces conclusions font suite à de nombreuses demandes de longue date visant à améliorer l'accès à des premiers secours qui peuvent sauver des vies.
Les recommandations formulées en 2014 par un comité mandaté par le gouvernement demandaient à la province de prendre des mesures pour garantir la disponibilité des premiers intervenants dans toute la province. En septembre 2024, 70 % des communautés ne disposaient toujours pas de tels services.
Les communautés rurales sont celles qui ont le plus besoin des premiers intervenants, a déclaré M. Fortin, car elles disposent de moins d'ambulances que les centres urbains et la taille du territoire peut retarder les délais d'intervention.
Le plan de soins préhospitaliers du gouvernement prévoit notamment d'augmenter de 50 à 80 % la proportion de la population ayant accès aux premiers intervenants d'ici 2028. Cependant, aucun accord n'a été conclu sur le financement de ces services.
Les partis d'opposition ont accusé le gouvernement du premier ministre François Legault de ne pas avoir pris de mesures pour améliorer les soins. Vincent Marissal, membre de Québec solidaire, a fait valoir que cette question était un « échec sur toute la ligne ».
« Si vous tombez malade... bonne chance. C'est ce que nous disons aux gens », a-t-il déclaré.
Un député provincial de l'Ontario rural s'oppose à l'agrandissement d'une décharge publique à Dresden
Un député provincial progressiste-conservateur de la région rurale du sud-ouest de l'Ontario s'est exprimé contre le projet de son propre gouvernement d'annuler l'évaluation environnementale d'un projet controversé d'agrandissement d'une décharge près de Dresden.
Steve Pinsonneault, qui représente Lambton-Kent-Middlesex, s'est dit « en colère » face à cette décision, qui fait partie d'un projet de loi omnibus qui permettrait également au cabinet de passer outre les lois relatives aux « zones économiques spéciales » et d'affaiblir la protection des espèces menacées.
Le projet d'agrandissement de 30 fois la superficie d'un site inactif près de la communauté rurale a suscité des craintes de contamination et de dommages écologiques. Les cours d'eau locaux se jettent dans la rivière Sydenham, qui abrite des espèces menacées telles que la tortue molle à épines.
Le maire de Chatham-Kent, Darrin Canniff, a prévenu que la décharge dévasterait Dresde : « Vous signez en gros un arrêt de mort... vous feriez tout aussi bien d'afficher la pancarte « Fermé ».
La Première Nation de Walpole Island a demandé un moratoire, invoquant des menaces pour les écosystèmes, la souveraineté et la santé publique.
Le premier ministre Doug Ford affirme que ce changement est nécessaire pour renforcer la capacité de traitement des déchets de l'Ontario, car la province envoie actuellement 40 % de ses déchets aux États-Unis.
« Sous la loupe » : les propriétaires de chalets réclament des plans de gestion des feux de forêt après des incendies mortels
Les propriétaires de chalets et les experts en prévention des catastrophes du Manitoba demandent aux gouvernements d'élaborer des plans de gestion des feux de forêt à la suite d'incendies dévastateurs, a rapporté la Presse canadienne.
Près de 1 000 personnes vivant près de la municipalité rurale de Lac du Bonnet ont été contraintes de quitter leur domicile en raison d'un feu de forêt qui s'est déclaré le 13 mai et qui a ravagé les environs.
L'incendie a détruit 28 maisons et chalets et fait deux morts.
« Je n'ai jamais vu un incendie aussi dévastateur », a déclaré Brad Wood, un pompier de Winnipeg dont le chalet a été détruit.
M. Wood demande à tous les niveaux de gouvernement de collaborer avec les propriétaires de chalets locaux afin d'élaborer ou de mettre à jour des plans d'intervention d'urgence en cas d'incendie de forêt. Il estime que les plans d'urgence de chaque municipalité devraient faire l'objet d'un « examen minutieux ».
Gordon Campbell, président de la Lester Beach Association dans la municipalité rurale d'Alexander, a déclaré que lui et d'autres membres s'étaient rendus auprès des autorités pour demander un plan de gestion des feux de forêt. Il a ajouté que les progrès étaient lents et que les municipalités réagissaient de manière réactive plutôt que proactive.
Selon la carte des incendies du Manitoba, consultée le 26 mai, le feu est sous contrôle.
L'Ontario ajoute 2 600 places pour les candidats à l'enseignement en raison d'une pénurie dans les régions nordiques et rurales
L'Ontario ajoute 2 600 places dans les écoles normales de la province afin de pallier la pénurie croissante d'enseignants, selon la Presse canadienne.
Le ministre des Collèges et Universités, Nolan Quinn, a déclaré que les fonds serviront à créer de nouvelles places dans toutes les écoles offrant un programme de baccalauréat en éducation et qu'elles seront disponibles dès septembre prochain.
L'accent sera mis en particulier sur les régions nordiques et rurales, l'enseignement technologique et le français, qui sont, selon M. Quinn, des domaines où les besoins sont les plus importants.
La pénurie d'enseignants devrait s'aggraver à partir de 2027.
Steve Orsini, président-directeur général du Conseil des universités de l'Ontario, a déclaré que même si les universités se réjouissaient de ce financement, le gouvernement ne fournissait pas les fonds nécessaires à leur fonctionnement.
Les collèges et universités de l'Ontario sont confrontés à des difficultés financières croissantes en raison de la faiblesse des financements provinciaux et estiment que les 1,3 milliard $ supplémentaires annoncés l'année dernière par la province sur trois ans sont loin d'être suffisants pour soutenir le secteur.
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Le G7 devrait stimuler l'économie et remplir les hôtels de Calgary et des villes de montagne
Le prochain sommet du G7 à Kananaskis devrait donner un coup de fouet à l'économie de la région de Calgary, les dirigeants locaux anticipant des retombées de plusieurs centaines de millions de dollars.
« C'est un énorme coup de pouce pour la région de Calgary », a déclaré Deborah Yedlin, cheffe de la direction de la Chambre de commerce de Calgary, à CBC. Elle estime que le sommet générera 190 millions $ pour l'économie de Calgary et 240 millions $ pour l'Alberta dans son ensemble.
Bien que le sommet se déroule à Kananaskis du 15 au 17 juin, une grande partie des infrastructures de soutien sera basée à Calgary. Sol Zia, directeur exécutif de la Calgary Hotel Association, a indiqué que 10 000 réservations d'hôtel sont attendues dans la région, avec environ 45 000 nuitées et 13 millions $ de recettes pour l'hébergement.
« Nous prévoyons environ 2 500 services de différents niveaux [...] qui resteront à Calgary et dans la région pendant une période prolongée », a déclaré M. Zia, soulignant que les services de sécurité prévus sont deux fois et demie plus importants que prévu initialement.
La pression sur la disponibilité des hôtels est accentuée par d'autres événements majeurs qui auront lieu en juin, notamment le Global Energy Show et la convention internationale du Rotary. En conséquence, des universités telles que Mount Royal et l'Université de Calgary hébergent le personnel en visite.
Par ailleurs, les hôtels de Canmore et de Kananaskis affichent complet et les restaurants locaux enregistrent une demande accrue. « Nous recevons de nombreux témoignages positifs de la part des entreprises locales », a déclaré Rachel Ludwig, cheffe de la direction de Tourism Canmore Kananaskis. « Les hôtels affichent complet et les restaurants enregistrent des réservations plus nombreuses que d'habitude. »
Les dirigeants des pays du G7 et de l'Union européenne devraient assister au sommet.
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