« Sans fermes, pas de nourriture » : la députée conservatrice Rood
« Si nous ne soutenons pas les agriculteurs canadiens, nous aurons moins de nourriture et des prix plus élevés, point final », déclare la députée conservatrice Lianne Rood. / PHOTO D’ISTOCK
L'interdiction du plastique dans l'industrie de l'emballage alimentaire est un exemple de la façon dont les politiques gouvernementales peuvent nuire involontairement aux régions rurales du Canada, selon la députée conservatrice Lianne Rood.
S'exprimant en tant qu'agricultrice, elle a souligné le lien entre la politique agricole et les prix des denrées alimentaires. « Sans fermes, pas de nourriture », a-t-elle déclaré le mois dernier lors d'une motion de l'opposition demandant au gouvernement « de cesser de taxer les denrées alimentaires en éliminant : (a) la taxe industrielle sur le carbone applicable aux engrais et aux équipements agricoles ; (b) la taxe sur l'inflation (déficits liés à la création monétaire) ; (c) la taxe sur le carbone 2 (la norme dite « clean fuel standard ») ; et (d) la taxe sur les emballages alimentaires (interdiction du plastique et exigences en matière d'emballage) ».
La députée conservatrice Lianne Rood a grandi dans une ferme et en exploite toujours une aujourd'hui. / PHOTO DE LA CHAMBRE DES COMMUNES
Au cours de son discours en faveur de la motion conservatrice, Mme Rood a déclaré : « Si nous ne soutenons pas les agriculteurs canadiens, nous aurons moins de nourriture et des prix plus élevés, point final. Les mauvaises politiques des libéraux en matière de taxe carbone, de droits de douane sur les engrais, de taxe carbone 2, de normes sur les carburants propres, d'interdiction des emballages en plastique et de bureaucratie ont pénalisé les familles d'agriculteurs qui travaillent avec des marges très faibles. Les libéraux ont imposé des coûts supplémentaires aux producteurs, aux transporteurs et aux transformateurs, puis ont fait semblant d'être choqués lorsque les prix ont augmenté à la caisse. »
Mme Rood a discuté du rôle de l'emballage alimentaire dans le maintien de la qualité tout au long des longues chaînes d'approvisionnement du Canada. « Dans les salles de commission et les usines de l'Ontario, j'ai pu constater à quel point des emballages sûrs et modernes permettent d'éviter le gaspillage, de prolonger la durée de conservation et de maintenir des coûts bas pour les consommateurs », a-t-elle déclaré. « Les chaînes d'approvisionnement sur de longues distances ont besoin d'emballages fiables pour préserver la qualité et la sécurité des aliments. Lorsque des militants imposent des interdictions précipitées ou qualifient des matériaux essentiels de toxiques, ils ne rendent pas les aliments moins chers, mais plus chers et plus susceptibles de se détériorer. »
Avantages des emballages en plastique
Elle a fait remarquer que l'interdiction des emballages en plastique ne permettait pas nécessairement de lutter contre le changement climatique. « Les emballages intelligents ne sont pas les méchants ; ils sont la raison pour laquelle votre laitue n'est pas devenue de la soupe le mardi. En interdisant les plastiques ou en les remplaçant par des alternatives plus lourdes et plus perméables, nous ne devenons pas plus écologiques ; nous produisons plus de déchets et plus d'émissions », a-t-elle déclaré.
De plus, cela pourrait également entraîner une augmentation du prix des denrées alimentaires à un moment où les Canadiens s'inquiètent de leur accessibilité financière. Elle a déclaré que dans sa circonscription de Middlesex-London, en Ontario, les familles de quatre personnes devraient dépenser plus de 800 $ de plus en produits alimentaires que l'année dernière.
Mme Rood a également souligné la pression exercée sur les banques alimentaires de sa circonscription, déclarant : « Les journaux locaux ont fait état de campagnes de collecte de denrées alimentaires bondées, de garde-mangers communautaires fonctionnant à pleine capacité et de bénévoles de première ligne débordés. Lorsqu'une mère nous dit qu'elle a appris à rationner les fruits pour ses enfants, nous ne l'oublions pas. Partout au Canada, c'est la même chose. »
Au cours du débat, le député du Bloc québécois Yves Perron a posé une question sur l'effet potentiel de la suppression de la taxe sur le carbone sur les prix des produits alimentaires. Mme Rood a expliqué : « Lorsque le gouvernement continue d'imposer une taxe commerciale sur le carbone pour le carburant des camions qui transportent nos aliments, tous les coûts supplémentaires liés au carburant se répercutent sur le prix des aliments eux-mêmes.
Il n'est pas étonnant que lorsque les aliments arrivent à l'épicerie, les détaillants doivent augmenter les prix, car ceux-ci ont augmenté tout au long de la chaîne de valeur et de la chaîne d'approvisionnement avant même d'atteindre le consommateur à l'épicerie. » Le secrétaire parlementaire Karim Bardeesy, répondant au nom du gouvernement, a mis l'accent sur les mesures d'accessibilité financière en cours, telles que l'exonération de la TPS, les initiatives en matière de garde d'enfants, le régime dentaire canadien, l'assurance-médicaments et le programme national d'alimentation scolaire. Il a souligné que le gouvernement avait également pris des mesures pour supprimer la taxe sur le carbone pour les consommateurs et ajuster les taux d'imposition sur le revenu. « Dans cette motion de l'opposition, il y a quatre mesures que le parti d'en face souhaite que nous prenions. Il me semble qu'ils souhaitent que nous abandonnions nos initiatives en matière de changement climatique, nos ambitions en matière de changement climatique. Bien que je sois ici depuis près de cinq mois, je n'ai pas entendu parler d'une initiative de lutte contre les changements climatiques qui plaise au parti d'en face », a-t-il déclaré.
« Le parti d'en face souhaite affaiblir davantage les mesures que nous avons mises en place, en échange de mesures d'accessibilité financière. Je sais que les résidents de Taiaiako'n—Parkdale—High Park et les électeurs de nombreux députés, non seulement de ce côté-ci, mais aussi de l'autre côté de l'hémicycle, croient que nous pouvons faire les deux, que nous pouvons avoir l'accessibilité financière et que nous pouvons agir contre les changements climatiques. »
La motion n'a pas été adoptée.
